Au-delà du rapport final : que faut-il pour bien communiquer une évaluation ?
Un sujet à la fois très intéressant et d’actualité. Les contributions précédentes sont à la fois pertinentes et complémentaires.
Il est largement admis que la communication doit être intégrée dès le début et tout au long du processus d’évaluation afin d’identifier, de collecter et d’utiliser les supports, outils, ressources et canaux appropriés pour atteindre efficacement les utilisateurs finaux des résultats de l’évaluation. L’objectif ultime est d’accroître l’utilisation de ces résultats pour soutenir la prise de décision, ainsi que pour favoriser ou accompagner des changements ou des innovations, qu’ils soient de nature transformatrice ou dans la continuité du projet évalué.
Diversité des besoins parmi les utilisateurs potentiels et insatisfaction face à certains produits d’évaluation
Les destinataires principaux sont très souvent les bailleurs et les partenaires de projet, afin de répondre aux obligations de redevabilité et d’apprentissage. Bien que les rapports d’évaluation bien réalisés permettent de satisfaire cette catégorie de destinataires, une certaine insatisfaction demeure, liée à la qualité de l’information partagée, à la manière dont elle est transmise ou encore aux supports et canaux utilisés. À l’intérieur de cette catégorie, il existe également des sous-groupes dont les besoins et les contraintes diffèrent, comme l’ont souligné les précédents contributeurs.
Les autres parties prenantes du projet (prestataires de services, ONG, OSC, bénéficiaires et leurs représentants), bien que souvent mentionnées comme utilisateurs potentiels des évaluations, reçoivent en réalité peu de produits d’évaluation adaptés à leurs besoins. Lorsqu’elles ne sont considérées qu’à la fin du processus, certains résultats ou éléments de preuve qui auraient pu leur être communiqués à travers des messages concis mais précis s’avèrent incomplets, non validés aux étapes précédentes ou insuffisamment robustes.
Comment mieux intégrer les besoins des utilisateurs de l’évaluation ?
Il est essentiel d’intégrer les objectifs et le plan de communication dès le démarrage de l’évaluation, notamment dans les Termes de Référence. Cela suppose, entre autres :
Identifier clairement les utilisateurs attendus des résultats d’évaluation, en précisant les types d’informations susceptibles de les intéresser, les formats et les canaux à privilégier.
Déterminer dès le départ les supports et les informations nécessaires.
Intégrer ces considérations et les livrables associés dans les TdR, en précisant les responsabilités de chaque partie, afin qu’elles soient prises en compte tout au long du processus.
Au-delà des informations détaillées à inclure dans le rapport principal, cette approche permet aux évaluateurs de tirer parti de chaque entretien avec les parties prenantes pour collecter des éléments clés utiles à la formulation de messages précis et efficaces sur les enseignements tirés, les réussites, les points d’amélioration, les bonnes pratiques et les perspectives futures.
Renforcer l’utilisation des produits d’évaluation
En plus des produits conventionnels (rapports, synthèses, etc.) et des réseaux professionnels habituellement mobilisés (sites web, plateformes institutionnelles, etc.), il est nécessaire de concevoir une variété de produits spécifiques adaptés aux différents destinataires tels que précisés dans les TdR.
Les outils de communication numérique et les nouveaux canaux de diffusion doivent être envisagés, en particulier dans le contexte africain où les influenceurs émergents, les leaders d’opinion et les plateformes innovantes de partage de l’information jouent un rôle croissant. Les institutions pourraient constituer et entretenir une base de données d’influenceurs et de leaders d’opinion sensibilisés, capables de partager de courts contenus vidéo, photo ou infographique sur des thématiques clés.
Prévenir et gérer les risques associés à certains produits d’évaluation
Le développement de produits concis (courtes vidéos, notes de politique, etc.) comporte des risques réels. Le défi consiste à produire un message bref, précis et équilibré, qui ne surestime pas les résultats positifs, ne se focalise pas uniquement sur les critiques, n’incrimine pas, mais informe clairement sur les succès, met en évidence les leçons apprises, les améliorations à apporter et les moyens d’y parvenir.
RE: Beyond the final report: What does it take to communicate evaluation well?
Belgium
AIME LANDRY DONGMO
Senior Evaluation Specialist, FAO
Posté le 10/11/2025
Au-delà du rapport final : que faut-il pour bien communiquer une évaluation ?
Un sujet à la fois très intéressant et d’actualité. Les contributions précédentes sont à la fois pertinentes et complémentaires.
Il est largement admis que la communication doit être intégrée dès le début et tout au long du processus d’évaluation afin d’identifier, de collecter et d’utiliser les supports, outils, ressources et canaux appropriés pour atteindre efficacement les utilisateurs finaux des résultats de l’évaluation. L’objectif ultime est d’accroître l’utilisation de ces résultats pour soutenir la prise de décision, ainsi que pour favoriser ou accompagner des changements ou des innovations, qu’ils soient de nature transformatrice ou dans la continuité du projet évalué.
Diversité des besoins parmi les utilisateurs potentiels et insatisfaction face à certains produits d’évaluation
Les destinataires principaux sont très souvent les bailleurs et les partenaires de projet, afin de répondre aux obligations de redevabilité et d’apprentissage. Bien que les rapports d’évaluation bien réalisés permettent de satisfaire cette catégorie de destinataires, une certaine insatisfaction demeure, liée à la qualité de l’information partagée, à la manière dont elle est transmise ou encore aux supports et canaux utilisés. À l’intérieur de cette catégorie, il existe également des sous-groupes dont les besoins et les contraintes diffèrent, comme l’ont souligné les précédents contributeurs.
Les autres parties prenantes du projet (prestataires de services, ONG, OSC, bénéficiaires et leurs représentants), bien que souvent mentionnées comme utilisateurs potentiels des évaluations, reçoivent en réalité peu de produits d’évaluation adaptés à leurs besoins. Lorsqu’elles ne sont considérées qu’à la fin du processus, certains résultats ou éléments de preuve qui auraient pu leur être communiqués à travers des messages concis mais précis s’avèrent incomplets, non validés aux étapes précédentes ou insuffisamment robustes.
Comment mieux intégrer les besoins des utilisateurs de l’évaluation ?
Il est essentiel d’intégrer les objectifs et le plan de communication dès le démarrage de l’évaluation, notamment dans les Termes de Référence. Cela suppose, entre autres :
Au-delà des informations détaillées à inclure dans le rapport principal, cette approche permet aux évaluateurs de tirer parti de chaque entretien avec les parties prenantes pour collecter des éléments clés utiles à la formulation de messages précis et efficaces sur les enseignements tirés, les réussites, les points d’amélioration, les bonnes pratiques et les perspectives futures.
Renforcer l’utilisation des produits d’évaluation
En plus des produits conventionnels (rapports, synthèses, etc.) et des réseaux professionnels habituellement mobilisés (sites web, plateformes institutionnelles, etc.), il est nécessaire de concevoir une variété de produits spécifiques adaptés aux différents destinataires tels que précisés dans les TdR.
Les outils de communication numérique et les nouveaux canaux de diffusion doivent être envisagés, en particulier dans le contexte africain où les influenceurs émergents, les leaders d’opinion et les plateformes innovantes de partage de l’information jouent un rôle croissant. Les institutions pourraient constituer et entretenir une base de données d’influenceurs et de leaders d’opinion sensibilisés, capables de partager de courts contenus vidéo, photo ou infographique sur des thématiques clés.
Prévenir et gérer les risques associés à certains produits d’évaluation
Le développement de produits concis (courtes vidéos, notes de politique, etc.) comporte des risques réels. Le défi consiste à produire un message bref, précis et équilibré, qui ne surestime pas les résultats positifs, ne se focalise pas uniquement sur les critiques, n’incrimine pas, mais informe clairement sur les succès, met en évidence les leçons apprises, les améliorations à apporter et les moyens d’y parvenir.