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RE: Do Big Projects Deliver Effective Solutions in a Complex World?

Lila K Khatiwada

United States of America

Lila K Khatiwada

Sr Researcher

Pulte Institute, University of Notre Dame

Posté le 04/04/2025

J’ai mis en œuvre et évalué de nombreux programmes visant à renforcer la résilience. Cependant, en évaluant l’impact de grands projets, je constate souvent que les résultats escomptés ne se concrétisent pas. L’un des problèmes récurrents réside dans la théorie du changement, trop souvent ambitieuse — on s’attend, par exemple, à ce qu’une seule journée de formation entraîne une amélioration des revenus ou résolve l’insécurité alimentaire. Cela met en évidence des failles plus profondes dans la conception, notamment le manque d’implication significative des communautés locales dans l’élaboration de ces programmes.

Après avoir réalisé plus de 20 études à travers le monde, je suis arrivé à la conclusion que le problème ne vient pas uniquement des bailleurs de fonds. Du côté des bénéficiaires, il arrive que les acteurs locaux perçoivent ces initiatives comme un simple « projet » plutôt que comme une véritable opportunité, et n’en tirent donc pas pleinement profit.

Les évaluateurs ont également un rôle à jouer : ils produisent souvent des rapports qui atténuent ou omettent des conclusions critiques, plutôt que de refléter fidèlement ce que révèlent les données. Cela me rappelle un ancien récit en sanskrit : « ओष्ट्रनामे विवाहे देशु गीतं गायति गर्दभः, परस्परं प्रशंसतः—अहो रूपं, अहो ध्वनि:। » — « Au mariage du chameau, on invite un âne à chanter. Ensuite, ils se félicitent mutuellement : “Quelle voix magnifique !” s’exclame le chameau ; “Comme tu es élégant !” répond l’âne. » Ce conte illustre la tendance qu’ont bailleurs de fonds et évaluateurs à se complimenter l’un l’autre, même lorsque leurs efforts ne parviennent pas à engendrer un changement réel et durable dans la vie des personnes.