PhD Researcher in Development Studies | Behavioral Scientist
Erasmus University Rotterdam
Posté le 16/04/2025
Cher Ram,
Je souscris pleinement à vos observations concernant le manque d’appropriation locale et de participation dans les projets de grande envergure adoptant une approche descendante. Selon moi, l’efficacité de telles initiatives dépend largement de leur nature. Lorsqu’un projet est axé sur l’aide d’urgence et vise des résultats à court terme, une approche centralisée peut s’avérer bénéfique en raison de son efficacité, de la mise en commun des ressources et de la coordination systématique qu’elle permet.
En revanche, pour des objectifs à visée développementale, les projets à grande échelle souffrent fréquemment d’un manque d’appropriation communautaire et de participation locale. Cela s’explique principalement par deux raisons : premièrement, la conception de ces projets ne tient souvent pas compte des besoins locaux spécifiques ni des particularités contextuelles ; deuxièmement, les bénéficiaires manquent souvent d’autonomie et de motivation intrinsèque pour s’engager de manière significative.
Prenons l’exemple des programmes de microfinance destinés aux petits exploitants agricoles. Bien que ces modèles aient connu un succès notable au Bangladesh, notamment à travers le Grameen Bank, leur mise en œuvre à grande échelle en Chine a entraîné l’effondrement de centaines d’institutions et une augmentation significative des créances douteuses. Une des principales raisons tient au fait que le concept de microcrédit n’était pas bien intégré dans la culture et la perception locale. De nombreux agriculteurs considéraient ces prêts comme une forme d’aide, ce qui a conduit à de faibles taux de remboursement.
En résumé, les interventions qui reposent fortement sur l’engagement humain doivent être informées par des considérations comportementales, être sensibles au contexte et idéalement co-construites avec les acteurs locaux. Une compréhension approfondie des besoins communautaires en amont est essentielle pour générer un impact significatif.
Concernant les systèmes de suivi et d’évaluation, je constate qu’ils peinent souvent à saisir les blocages ainsi que les transformations positives qui se produisent au niveau local, en particulier lorsqu’ils reposent exclusivement sur des indicateurs objectifs. Un travail de terrain approfondi — qualitatif ou combiné — est indispensable pour explorer les facteurs comportementaux et psychologiques qui favorisent ou freinent le changement.
RE: Do Big Projects Deliver Effective Solutions in a Complex World?
Netherlands
Zhiqi Xu
PhD Researcher in Development Studies | Behavioral Scientist
Erasmus University Rotterdam
Posté le 16/04/2025
Cher Ram,
Je souscris pleinement à vos observations concernant le manque d’appropriation locale et de participation dans les projets de grande envergure adoptant une approche descendante. Selon moi, l’efficacité de telles initiatives dépend largement de leur nature. Lorsqu’un projet est axé sur l’aide d’urgence et vise des résultats à court terme, une approche centralisée peut s’avérer bénéfique en raison de son efficacité, de la mise en commun des ressources et de la coordination systématique qu’elle permet.
En revanche, pour des objectifs à visée développementale, les projets à grande échelle souffrent fréquemment d’un manque d’appropriation communautaire et de participation locale. Cela s’explique principalement par deux raisons : premièrement, la conception de ces projets ne tient souvent pas compte des besoins locaux spécifiques ni des particularités contextuelles ; deuxièmement, les bénéficiaires manquent souvent d’autonomie et de motivation intrinsèque pour s’engager de manière significative.
Prenons l’exemple des programmes de microfinance destinés aux petits exploitants agricoles. Bien que ces modèles aient connu un succès notable au Bangladesh, notamment à travers le Grameen Bank, leur mise en œuvre à grande échelle en Chine a entraîné l’effondrement de centaines d’institutions et une augmentation significative des créances douteuses. Une des principales raisons tient au fait que le concept de microcrédit n’était pas bien intégré dans la culture et la perception locale. De nombreux agriculteurs considéraient ces prêts comme une forme d’aide, ce qui a conduit à de faibles taux de remboursement.
En résumé, les interventions qui reposent fortement sur l’engagement humain doivent être informées par des considérations comportementales, être sensibles au contexte et idéalement co-construites avec les acteurs locaux. Une compréhension approfondie des besoins communautaires en amont est essentielle pour générer un impact significatif.
Concernant les systèmes de suivi et d’évaluation, je constate qu’ils peinent souvent à saisir les blocages ainsi que les transformations positives qui se produisent au niveau local, en particulier lorsqu’ils reposent exclusivement sur des indicateurs objectifs. Un travail de terrain approfondi — qualitatif ou combiné — est indispensable pour explorer les facteurs comportementaux et psychologiques qui favorisent ou freinent le changement.
Dans l’attente de vos réflexions à ce sujet.
Bien cordialement,
Zhiqi