Monitoring, Evaluation and Gender Consultant/Trainer
Posté le 09/05/2025
Bien que mon expérience en évaluation ne soit pas formellement qualifiée de Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST), j’ai évalué plusieurs initiatives régionales et multi-pays qui en partagent les principes fondamentaux, tels que l’apprentissage entre pairs, la responsabilité mutuelle et l’échange de capacités entre pays du Sud. Notamment, j’ai participé à l’évaluation d’un programme régional de renforcement des systèmes de santé, impliquant une coopération technique entre plusieurs pays, qui ont partagé des innovations dans les modèles de santé, l’utilisation des données pour la prise de décision et la prestation intégrée des services. Bien que la coopération ait été naturellement de type Sud-Sud, l’absence d’un cadre d’évaluation spécifique à la CSST a rendu difficile la pleine prise en compte des dimensions particulières de l’apprentissage réciproque et de l’appropriation.
En l’absence d’une orientation spécifique pour la CSST, plusieurs défis émergent, notamment la difficulté à définir clairement ce qu’est le succès dans ce type de coopération, surtout lorsque la valeur réside davantage dans les processus et les relations que dans les résultats tangibles. On constate que ce qui est souvent mesuré, ce sont les produits livrables, au détriment de l’analyse des dynamiques. Il semble également que les succès de la CSST soient peu documentés, probablement en raison du suivi limité des processus. Dans ce contexte, les méthodes narratives et fondées sur les récits sont particulièrement utiles pour rendre compte des bénéfices mutuels et des échanges de capacités. Les méthodes qualitatives telles que la récolte des résultats (outcome harvesting), le récit (storytelling) ou encore l’évaluation appréciative (appreciative inquiry) sont donc très pertinentes pour l’évaluation de la CSST.
Les évaluateurs peuvent contribuer à une utilisation plus transformative de la CSST à travers la co-création de cadres d’évaluation avec les partenaires, afin qu’ils reflètent les valeurs et les définitions du succès propres aux pays du Sud. Ils peuvent également jouer un rôle clé dans la documentation et la diffusion des apprentissages sur les processus réussis : ce qu’a été le succès, comment et pourquoi. Enfin, les évaluateurs peuvent renforcer la pertinence de la CSST en y intégrant des perspectives d’équité et d’inclusion, ainsi qu’une approche systémique dans leurs évaluations.
RE: Maximizing the impact of South-South and Triangular Cooperation in a changing aid architecture through evaluation.
Kenya
Eddah Kanini (Board member: AfrEA, AGDEN & MEPAK
Monitoring, Evaluation and Gender Consultant/Trainer
Posté le 09/05/2025
Bien que mon expérience en évaluation ne soit pas formellement qualifiée de Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST), j’ai évalué plusieurs initiatives régionales et multi-pays qui en partagent les principes fondamentaux, tels que l’apprentissage entre pairs, la responsabilité mutuelle et l’échange de capacités entre pays du Sud. Notamment, j’ai participé à l’évaluation d’un programme régional de renforcement des systèmes de santé, impliquant une coopération technique entre plusieurs pays, qui ont partagé des innovations dans les modèles de santé, l’utilisation des données pour la prise de décision et la prestation intégrée des services. Bien que la coopération ait été naturellement de type Sud-Sud, l’absence d’un cadre d’évaluation spécifique à la CSST a rendu difficile la pleine prise en compte des dimensions particulières de l’apprentissage réciproque et de l’appropriation.
En l’absence d’une orientation spécifique pour la CSST, plusieurs défis émergent, notamment la difficulté à définir clairement ce qu’est le succès dans ce type de coopération, surtout lorsque la valeur réside davantage dans les processus et les relations que dans les résultats tangibles. On constate que ce qui est souvent mesuré, ce sont les produits livrables, au détriment de l’analyse des dynamiques. Il semble également que les succès de la CSST soient peu documentés, probablement en raison du suivi limité des processus. Dans ce contexte, les méthodes narratives et fondées sur les récits sont particulièrement utiles pour rendre compte des bénéfices mutuels et des échanges de capacités. Les méthodes qualitatives telles que la récolte des résultats (outcome harvesting), le récit (storytelling) ou encore l’évaluation appréciative (appreciative inquiry) sont donc très pertinentes pour l’évaluation de la CSST.
Les évaluateurs peuvent contribuer à une utilisation plus transformative de la CSST à travers la co-création de cadres d’évaluation avec les partenaires, afin qu’ils reflètent les valeurs et les définitions du succès propres aux pays du Sud. Ils peuvent également jouer un rôle clé dans la documentation et la diffusion des apprentissages sur les processus réussis : ce qu’a été le succès, comment et pourquoi. Enfin, les évaluateurs peuvent renforcer la pertinence de la CSST en y intégrant des perspectives d’équité et d’inclusion, ainsi qu’une approche systémique dans leurs évaluations.