Posté le 13/05/2024
Chère Ibtissem,
Je reprends vos réflexions: la qualité et l'utilité d'une évaluation est largement influencée par le professionnalisme, l'expertise et l'expérience pratique de l'équipe de gestion de l'évaluation désignée.
Le rôle et les responsabilités de l'équipe de gestion de l'évaluation, de même que l'étendue de son implication, dépendent des différentes étapes ou phases du processus de l'évaluation.
Je souhaiterais offrir ma contribution du point de vue de la phase initiale. Dans le paysage complexe d'une évaluation de projet, la phase initiale sert de boussole qui oriente le voyage vers le succès. Elle marque le début d'un rapport de collaboration, de participation et d'apprentissage entre une organisation et des consultants indépendants engagés dans l'évaluation de projet. C'est une activité cruciale dans laquelle la clarté, les attentes et la compréhension mutuelle sont établies. La phase initiale est une composante essentielle de l'évaluation de projet. Ce n'est pas uniquement une formalité mais un investissement stratégique pour la réussite de la collaboration. L'organisation d'une phase initiale rigoureuse contribue à maximiser les contributions des consultants externes dès le premier jour et à établir les fondements solides d'un partenariat réussi. Elle permet de tracer la voie de la réussite et le processus. Partir du bon pied permet une évaluation plus efficace et augmente la probabilité d'atteindre les objectifs. C'est à ce moment que l'équipe de gestion de l'évaluation et les évaluateurs externes conviennent de ce qu'il faut faire et ne pas faire en:
- examinant l'historique et le contexte du projet
- clarifiant les objectifs et la portée de l'évaluation
- définissant les attentes pour l'engagement des parties prenantes
- discutant des approches et des méthodologies
- discutant des formats des produits livrables et des échéances
- clarifiant les protocoles de rapportage et de communication
- donnant l'accès à la documentation du projet
- discutant des considérations éthiques et de la confidentialité
- établissant un mécanisme de retour d'information
- évaluant et prenant en compte les besoins individuels
- ...
Du point de vue de l'évaluateur externe, la collaboration avec les responsables d'évaluation améliore considérablement la pertinence et l'utilité des éléments de preuve pour les processus de prise de décision. Leur expertise, leurs initiatives pour impliquer les parties prenantes, leur adaptabilité et leurs efforts en matière d'assurance de la qualité garantissent que les évaluations sont menées de manière efficace et fournissent des informations exploitables qui guident la prise de décision. Cela demande une ouverture d'esprit pour la "demande d'évaluation et l'"offre d'évaluation".
Adéléké Oguniyi, expert MERL, Togo
Togo
Adéléké Oguniyi
MERL Expert
Posté le 28/06/2024
Cher Thierno ! C'est un bon sujet de discussion que vous lancez.
La responsabilité de la rédaction de “bonnes recommandations” n'incombe pas uniquement à l’évaluateur. Celle du commanditaire y est aussi sérieusement engagée. De mon expérience professionnelle, je retiens que l'élaboration des recommandations est l’exercice le plus complexe et le plus délicat du processus de rédaction d’un rapport d’évaluation. Dans la pratique, lorsque j’examine un rapport d’évaluation, le chapitre “recommandation” est celui que je lis toujours au premier abord, avant même d’apprécier le résumé exécutif. A travers les recommandations, l’évaluateur démontre : (i) sa maîtrise du sujet, (ii) son expertise dans le secteur/domaine ayant fait objet de l’évaluation, (iii) toute sa faculté analytique et rédactionnelle et (iv) toute sa force de persuasion (eh oui!). C’est là tout l’enjeu, d’un rapport d’évaluation de qualité, du moins à mon avis.
Jai publié un petit article sur le sujet sur LinkedIn accessible via ce lien Formulation des recommandations .
Merci encore pour ce sujet qui reste et demeure d'actualité.
Adéléké.