Réflexions sur l'Évaluation de la Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST)
Merci d’avoir lancé cet échange essentiel. Fort de plus de 20 ans d’expérience dans la direction de programmes de développement agricole et de résilience climatique dans les îles du Pacifique—et plus récemment en Australie—j’ai pu constater personnellement les atouts et les complexités de la Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST).
Quelles approches ou quels outils d’évaluation avez-vous trouvés efficaces pour évaluer les initiatives de CSST ? Dans mon travail avec des organisations telles que la Communauté du Pacifique (CPS) et ACIAR, les approches participatives ont été déterminantes. Des outils tels que la cartographie des résultats, les revues d’apprentissage entre pairs et la narration communautaire ont permis un suivi plus authentique de l’apprentissage mutuel, de l’appropriation locale et du changement adaptatif—des éléments souvent négligés par les systèmes traditionnels de suivi-évaluation. Les évaluations intégrant les voix locales et les perspectives du Sud ont produit des résultats plus pertinents et crédibles.
Quels défis avez-vous rencontrés—sur les plans méthodologique, politique ou opérationnel ? Les défis comprennent l'insuffisance des infrastructures de données, la brièveté des projets et l’imposition d’indicateurs externes qui ne reflètent pas les valeurs locales. Des sensibilités politiques émergent également lorsque la coopération est liée à la diplomatie nationale ou à des dynamiques de pouvoir régionales, rendant la transparence et l’attribution plus complexes.
Comment améliorer la visibilité, l’apprentissage et l’impact de la CSST ? Pour renforcer l’évaluation de la CSST, il est essentiel de développer les capacités évaluatives dans les pays du Sud, de co-concevoir des indicateurs adaptés aux contextes locaux, et de documenter les résultats intangibles tels que la confiance et la solidarité. Pour valoriser la CSST, il faut aller au-delà de la validation vers une responsabilité mutuelle et un apprentissage authentique. En adoptant des méthodologies inclusives et culturellement ancrées, nous pouvons accroître l’impact de la CSST dans cette architecture de l’aide en pleine évolution.
J’ai hâte d’apprendre des autres praticiens et d’explorer des pistes vers des pratiques d’évaluation plus rigoureuses, pertinentes et réactives.
RE: Maximizing the impact of South-South and Triangular Cooperation in a changing aid architecture through evaluation.
Australia
Vinesh Prasad
Agriculture Director
Canopy and Culture
Posté le 30/04/2025
Réflexions sur l'Évaluation de la Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST)
Merci d’avoir lancé cet échange essentiel. Fort de plus de 20 ans d’expérience dans la direction de programmes de développement agricole et de résilience climatique dans les îles du Pacifique—et plus récemment en Australie—j’ai pu constater personnellement les atouts et les complexités de la Coopération Sud-Sud et Triangulaire (CSST).
Quelles approches ou quels outils d’évaluation avez-vous trouvés efficaces pour évaluer les initiatives de CSST ?
Dans mon travail avec des organisations telles que la Communauté du Pacifique (CPS) et ACIAR, les approches participatives ont été déterminantes. Des outils tels que la cartographie des résultats, les revues d’apprentissage entre pairs et la narration communautaire ont permis un suivi plus authentique de l’apprentissage mutuel, de l’appropriation locale et du changement adaptatif—des éléments souvent négligés par les systèmes traditionnels de suivi-évaluation. Les évaluations intégrant les voix locales et les perspectives du Sud ont produit des résultats plus pertinents et crédibles.
Quels défis avez-vous rencontrés—sur les plans méthodologique, politique ou opérationnel ?
Les défis comprennent l'insuffisance des infrastructures de données, la brièveté des projets et l’imposition d’indicateurs externes qui ne reflètent pas les valeurs locales. Des sensibilités politiques émergent également lorsque la coopération est liée à la diplomatie nationale ou à des dynamiques de pouvoir régionales, rendant la transparence et l’attribution plus complexes.
Comment améliorer la visibilité, l’apprentissage et l’impact de la CSST ?
Pour renforcer l’évaluation de la CSST, il est essentiel de développer les capacités évaluatives dans les pays du Sud, de co-concevoir des indicateurs adaptés aux contextes locaux, et de documenter les résultats intangibles tels que la confiance et la solidarité. Pour valoriser la CSST, il faut aller au-delà de la validation vers une responsabilité mutuelle et un apprentissage authentique. En adoptant des méthodologies inclusives et culturellement ancrées, nous pouvons accroître l’impact de la CSST dans cette architecture de l’aide en pleine évolution.
J’ai hâte d’apprendre des autres praticiens et d’explorer des pistes vers des pratiques d’évaluation plus rigoureuses, pertinentes et réactives.
Merci.